Test tête pendulaire DG-1

La tête pendulaire est livrée dans un carton neutre sans indication de l’origine, ce qui est une bonne chose pour éviter les tentations de détournement hélas devenues très -trop- fréquentes lors des expéditions.

Bien protégée à l’intérieur de ce premier carton par des chips de mousse, la boîte fait bonne impression. Carton solide et impression soignée. Ce détail n’est certes pas le principal critère d’évaluation, mais il fait preuve de l’attention que porte le fabricant à la présentation de ses produits.

A l’intérieur la tête est protégée par un sachet de plastique gonflé d’air pour éviter d’être secouée. Un certificat et une étiquette portant le numéro de série l’accompagnent, ainsi qu’une clé 6 pans destinée à serrer la vis de fixation du plateau rapide au collier de l’objectif.

La première impression à la prise en main est très bonne. C’est du lourd, du solide. Aucun cliquetis trahissant un éventuel point faible ou une pièce mal ajustée.

Le premier réflexe est de toucher les différentes parties de l’équipement et de glisser les doigts sur les surfaces. Entre le photographe et son matériel, le courant doit passer. Il doit avoir confiance en lui pour ne pas l’accuser plus tard d’être responsable de toutes les images ratées… Et puis c’est aussi une question de « sensualité » ! Un contact agréable avec des matériaux de bonne qualité fait partie des petits plaisirs de la passion.

Le corps (la grande partie en forme de J) est réalisé dans un alliage lourd. La face interne présente un relief sous forme d’une série de rectangles. Vraisemblablement aucune utilité si ce n’est pour faire joli (peut être aussi pour une meilleure préhension et pour éviter de glisser dans la main…) Le revêtement est une peinture noire projetée et un peu rugueuse, là aussi pour une bonne tenue en mains. Un examen soigneux de cette surface ne permet pas de déceler de défauts, de manque de matière ou de début d’écaillement. L’application est régulière, uniforme et sans « accidents ».

Le berceau retient évidemment l’attention, car c’est la pièce la plus significative sur le plan de la qualité d’ajustement. La fabrication est soignée. Nous n’avons pas gratté le revêtement ou l’anodisation pour atteindre le métal, mais il semble que le berceau soit usiné dans un bloc d’alliage à base d’aluminium ou similaire. La sculpture est bien faite. Les rainures en queue d’aronde sont rectilignes et régulières. La partie basse et horizontale coulisse sur le bras vertical sans aucun accroc. Un bouton « papillon » permet de relâcher la pince afin de monter ou descendre cette partie. A la base du bras, une vis en relief sert de butée pour éviter que le berceau glisse hors de la rainure.

L’écartement et le resserrement sont rendus possibles grâce à un trou dans le socle prolongé par une fente qui se referme lorsque le bouton papillon est serré. Simple et efficace. L’amplitude du mouvement est suffisamment faible pour que la pièce ne souffre pas des manipulations répétées. De toutes façons ces dernières restent très rares car une fois le berceau réglé à la bonne hauteur, on ne revient quasiment pas sur ce réglage.

Le bras vertical est fixé au corps par un assemblage cylindrique. Deux vis maintiennent le bras sur la platine de rotation verticale (celle qui est à l’horizontale…). Un capot métallique recouvre la jonction pour éviter la pénétration de particules et d’eau.

Nous avons démonté cette jonction afin de découvrir l’assemblage et la façon dont était assurée le blocage et le réglage de la friction. Une fois les deux vis enlevées et l’ensemble bras/capot écarté, une pièce d’aluminium usinée apparait. Elle comporte 4 trous taraudés, alors que deux eussent suffi du fait de la fixation par 2 vis. Peut être une volonté de polyvalence de la pièce pour qu’elle puisse accueillir aussi bien le bras vertical de la DG-1 testée que la platine latérale de sa sœur la DG-2.

Ce démontage met en évidence 3 zones : la pièce alu principale sur laquelle se visse le bras, une autre pièce alu du même diamètre venant en butée contre le cylindre du haut du corps, et entre les deux une rondelle de 4 mm d’épaisseur en matériau composite assez similaire à celui des garnitures de plaquettes de freins de voitures. C’est cet assemblage qui assure le blocage et le réglage de la friction, commandé par la grosse molette située en haut de la tête.

Nous avons apprécié au passage la qualité de fabrication de cette grosse molette, elle aussi tout métal alu anodisé. Histoire de glisser un petit reproche, nous aurions aimé que la molette soit un peu plus grosse et que les échancrures soient un peu plus marquées, ce qui serait fort appréciable lors des affûts hivernaux, quand les doigts sont engourdis et emmitouflés. Mais rassurez-vous elle remplit parfaitement sa fonction.

Pendant que nous en sommes aux mécanismes de blocage et frictions, passons à ceux de la base, assurant la fixation au trépied et la rotation panoramique.

Notre première attention fut de tester l’absence de jeu. C’est en effet ce qui est généralement reproché aux rotules, car le moindre jeu peut entrainer des vibrations et donc du bouger dans les photos. C’est le point sur lequel on nous avait demandé d’être attentifs. Le socle est réalisé lui aussi dans une pièce usinée, en acier inox cette fois, avec un insert taraudé. (Attention, comme pour beaucoup de rotules, c’est un gros trou qui est présent pour assurer la fixation aux trépieds majoritairement équipés de grosse vis. Si votre trépied ou votre monopode sont munis d’une petite vis, il faudra acquérir une vis/insert de transformation).

Une fois la tête fixée sur un trépied, nous l’avons manipulée dans tous les sens, en la vrillant, en la tordant, afin de déceler un éventuel jeu d’assemblage à ce niveau de fixation. Même avec le levier de blocage desserré et le levier de friction complètement dévissé, aucun jeu, même minime ne peut être détecté. La rotation est fluide, sans accroc.

Deux dispositifs permettent de gérer la rotation : sur la base elle-même un levier en métal moulé sur lequel s’ajuste une vis pointeau permet de bloquer quasi-instantanément la rotation. L’extrémité conique de la vis vient s’appuyer fortement sur le cylindre intérieur et le bloque facilement en position. Efficace, mais il ne faudrait pas qu’au fil du temps le pointeau ne vienne trop marquer le cylindre et ne crée de petits crans qui, s’ils ne nuiraient nullement à la fluidité de la rotation du fait de leur position, pourraient créer des points d’accrochage si le levier n’était pas assez desserré. En complément du levier de blocage, la base du corps est munie d’une très longue vis à grosse tête moletée recouverte d’une bande de caoutchouc strié. Cette vis traverse le corps à la base et son extrémité vient s’appuyer sur un patin venant frotter sur le cylindre. En la tournant dans un sens ou dans l’autre on règle facilement et efficacement la dureté de la rotation panoramique. Là aussi, un test ponctuel ne peut présager de la fiabilité dans le temps, mais le matériel est garanti 1 ans, ce qui met à priori l’utilisateur à l’abri des risques liés à un éventuel défaut. On remarquera que les deux dispositifs de réglage de la friction et de la rotation sont situés du même côté de la tête pendulaire. Ils tombent donc tout naturellement sous la main, contrairement à des dispositifs similaires où les boutons et molettes sont situés l’un en haut et l’autre sur le côté, obligeant à un déplacement de la main faisant perdre de précieuses fractions de secondes et pouvant être perçu par un animal toujours attentif au moindre geste.

Nous nous sommes enfin intéressés à la pince de fixation du plateau amovible et au plateau lui-même.

Là aussi, rien à redire. La pince est réalisée en aluminium usiné et revêtue d’une peinture noire comme le berceau dont elle fait partie intégrante. Deux échancrures sont usinées, dans lesquelles viendront buter les vis d’arrêt du plateau, afin d’éviter tout risque de glissement hors de la pince, ce qui entraînerait évidemment la chute du matériel. Le côté externe de la pince est mobile pour permettre l’insertion du plateau monté sur l’objectif. Une grosse vis moletée revêtue de caoutchouc strié permet de serrer ou desserrer ce côté de la pince et afin de régler et bloquer le plateau.

La DG-1 est livrée avec un plateau compatible Arca d’environ 7 cm de long, de très bonne qualité également. Muni d’une vis « petit » pas réglable en longueur, il présente deux trous complémentaires permettant une meilleure fixation au collier de pied de l’objectif si celui-ci est également muni de deux trous. Cela évite le desserrage inopiné et un pivotement brutal du matériel. Nous avons apprécié au passage la présence de 6 petits patins caoutchouc sur la surface du plateau, aidant à améliorer la liaons plateau/collier d’objectif. Le plateau est muni à ses deux extrémités de vis à tête cylindrique qui l’empêcheront de s’échapper de la pince, en venant buter dans les échancrures.

Si ce plateau convient parfaitement au matériel « amateur », il sera trop court pour les gros téléobjectifs. Il faudra alors envisager l’achat d’un plateau long qui permettra de trouver le point d’équilibre tout en assurant une bonne fixation sur la platine de collier rotatif. C’est ce que nous avons fait pour l’essai avec un équipement monté.

Pour le test avec équipement, nous avons utilisé un boitier Nikon D3 (1,3 kg) sur lequel était monté un télé 300/2,8 Tamron (3 kg) rallongé pour l’occasion avec un TC 2x. Poids de l’ensemble = environ 5 kg pour une longueur de 55 cm.

Compte tenu du poids et de la longueur, nous avons utilisé un plateau de type Arca d’un longueur de 12 cm, ce qui était largement suffisant pour trouver le point d’équilibre.

La mise en place de l’équipement n’a posé aucun problème. Le plateau Arca s’est fixé impeccablement à la pince, sans jeu et en toute sécurité. En quelques secondes le matériel était opérationnel, sans piquer du nez ou monter au ciel. Comme avec les meilleures têtes du marché, une fois l’équilibre trouvé et les frictions bien réglées, l’ensemble se manœuvre avec le petit doigt, aussi bien en bascule verticale qu’en rotation panoramique.

L’angle de bascule est largement suffisant pour couvrir les situations de prises de vues rencontrées en photo animalière et sportive (voir photos). A noter que si on veut gagner quelques degrés vers le haut, il est préférable que le boitier soit du côté opposé à celui du levier de blocage de la rotation panoramique qui fait butée dans la position extrême.

Nous n’avons pas testé la DG-1 avec un télé de 500 ou plus. Mais un 500/F4 pèse approximativement 4 kg, ce qui ne fait qu’1 kg de plus que l’équipement utilisé pour notre test. La DG-1 est annoncée pour une capacité en charge de 7 kg. Nous l’avons chargée à 5 kg et avons eu la nette impression d’avoir une bonne marge devant nous. Il ne devrait donc pas y avoir de soucis avec un long télé. Nous avions eu l’occasion d’utiliser des têtes dont le corps était réalisé dans une plaque d ‘aluminium épaisse. Tant que l’on ne montait que du matériel moyen, aucun souci n’était rencontré, mais quand un matériel un peu lourd était installé, le corps avait fortement tendance à fléchir et à prendre des oscillations gênantes. Avec la DG-1 nous n’avons à aucun moment eu cette sensation de charge limite.

Nous avons un peu regretté l’absence d’un dispositif de blocage instantané de la bascule, en complément du blocage par la grosse molette. Ce dispositif, présent sur les grosses têtes pro, permet de sécuriser doublement le basculement en faisant tourner un petit bouton d’1/4 de tour. De cette façon, si au cours de la marche le blocage par la grosse molette venait à se desserrer, le second bouton maintiendrait la tête bloquée. Mais encore un fois, le prix est loin d’être le même et il suffit de faire attention à bien serrer la molette avant de se promener par monts et par vaux…

Conclusion :

A l’utilisation, la tête est fort agréable, et nous n’avons pas relevé d’infériorités fonctionnelles par rapport à des têtes « pro » bien plus onéreuses. Aucun jeu n’a été remarqué en charge, ni en bascule, ni en panoramique. Certes nous n’avons testé la DG-1 que dans l’instant de l’essai, et il faudrait l’avoir utilisé durant de nombreuses sorties pour avoir une certitude sur son comportement au fil du temps (usure des assemblages et des pièces de friction, résistance des revêtements, etc…) Mais pour un premier contact et une analyse complète de la fabrication, c’est une très agréable impression que nous a laissé ce matériel.

Proposée par le distributeur à moins de 200 euros, plateau compris, les amateurs, experts et même les pros pas trop fortunés par les temps qui courent trouveront dans la DG-1 une excellente réponse à leurs besoins sans mettre en péril leur budget.

Caractéristiques

  • Poids : 1kg
  • Capacité : 7kg
  • Dimensions : 250 x 210 x 85mm
  • Diamètre du cercle de rotation : 215mm
  • Livrée avec plateau rapide (adapté pour optique montée sur collier) type arca
  • Etau compatible Arca
  • Garantie 1 an

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