VEGEPOLYS, pôle de compétitivité à vocation mondiale du végétal spécialisé, annonce les résultats positifs de deux projets collaboratifs de création variétale. Outre celle de légumes typiques d’Anjou (échalotes, topinambours et chicorées cornet d’Anjou) mieux adaptés aux demandes des marchés et aux résistances naturelles renforcées, de nouvelles variétés de carottes blanches, jaunes, roses ou pourpres vont permettre d’élaborer des colorants alimentaires naturels dédiés à l’agroalimentaire tout en offrant des qualités nutritives renforcées. Des projets qui répondent aux nouvelles habitudes de consommation : engouement pour les productions locales de terroir, alimentation saine, valorisation des arômes et colorants naturels.
Après avoir semé il y a quelques semaines les graines de BRIO, ambitieux projet collaboratif de création variétale en horticulture représentant un investissement de 4 millions d’euros sur 4 ans, Végépolys récolte aujourd’hui les fruits de deux programmes qu’il a accompagné, labellisé et qui ont été soutenus en 2006 par le Conseil régional des Pays de la Loire: « Pigments carotte » porté par Vilmorin, référence mondiale dans les semences potagères et « Légumes typiques de l’Anjou » porté par Fleuron d’Anjou, coopérative majeure du maraîchage en Val de Loire.
Carottes blanches, jaunes, roses ou pourpres à hautes qualités nutritives
Apport minéral (potassium, calcium, magnésium, fer…), fibres anti-cholestérol,…, fraiche ou transformée, la carotte joue un rôle bénéfique sur la santé. La provitamine A, ou carotène, qui lui donne cette pigmentation caractéristique, pourrait stimuler les mécanismes d’immunité, freiner l’athérosclérose, lutter contre les radicaux libres, prévenir les maladies cardio-vasculaires ou l’apparition de certains cancers. Blanches ou violettes, domestiquées au Xe siècle en Asie Centrale, devenues oranges dans l’Ouest de l’Europe suite à une succession de sélections naturelles au XVIIe siècle, la carotte n’a pas dit son dernier mot, tant en termes de qualités pigmentaires que nutritionnelles. Dans le cadre de VEGEPOLYS, les entreprises Vilmorin (porteuse du projet), Clause Vegetable Seeds, Diana Natural, avec l’Unité Mixte de Recherche Génétique et Horticulture (GenHort), associant l’Agrocampus Ouest (Centre d’Angers Institut National d’Horticulture et de Paysage), l’ Université d’Angers et l’ INRA, ont étudié, sous la direction d’Emmanuel Geoffriau, durant 3 ans les facteurs de pigmentation et d’apports nutritifs de carottes de toutes les couleurs, caractérisées pour leur diversité en pigments. Lieux de culture et profils d’expression des gènes ont permis de comprendre les facteurs à l’origine de cette diversité, et donc d’accélérer les obtentions variétales répondant aux nouveaux besoins du marché et des consommateurs en termes de couleurs, de goût ou de santé (sucres, composés aromatiques, capacité anti-oxydante). Plus sucrées et juteuses pour le marché américain grand consommateur de carottes crues à emporter, plus résistantes au froid et aux maladies pour améliorer la productivité des producteurs européens, plus nutritives pour enrichir les aliments transformés ou plus pigmentées pour produire des colorants naturels utilisables dans des boissons, yaourts, pâtisseries, …, les propriétés de la carotte sont vastes. Un enjeu économique important pour tout le secteur de l’agroalimentaire actuellement à la recherche de colorants naturels et d’aliments santé pour répondre aux nouvelles tendances de consommation. « Ce projet débouche sur de nouvelles connaissances et outils renforçant l’expertise et la compétitivité des entreprises partenaires, explique Daniel Gabillard, directeur adjoint de recherche Vilmorin. Elles vont pouvoir immédiatement les exploiter pour la recherche de nouvelles variétés de carotte, les connaissances acquises leur permettent aussi de travailler sur d’autres légumes riches en pigments tels le melon, la tomate ou encore le poivron dont les marchés sont internationaux ».
Les légumes du terroir au goût du jour
Typique du terroir de l’Anjou, des bords de la Loire, la culture des échalotes, des topinambours et de la chicorée cornet d’Anjou représente un savoir-faire local unique. Cependant, ces filières restant économiquement modestes, elles ne bénéficiaient pas jusqu’ici d’initiatives pour adapter les variétés cultivées aux maladies et parasites ou aux marchés de consommation. En 2006, dans le cadre de partenariat Entreprise – Recherche du pôle VEGEPOLYS les coopératives Fleuron d’Anjou (porteur) et Rosée des Champs, avec les semenciers Agri-Obtentions, Enza-Zaden, ainsi que les UMR PaVé (Pathologie végétale), GenHort (Génétique appliqué à l’Horticulture), du Laboratoire GRAPPE de l’Ecole Supérieure d’Agriculture (ESA) et de l’INRA de Montpellier se sont associés pour lancé le projet « légumes typiques de l’Anjou ». Pour rendre les entreprises productrices plus compétitives, ce projet a abouti à plusieurs créations variétales plus adaptées apportant de nouvelles références sur les marchés du frais, de la 4ème gamme et des produits transformés ou capables de développer des résistances aux maladies. Au bout de 3 ans de recherches, les résultats sont déjà prometteurs :- Obtention de variétés d’échalotes plus tolérantes à la fusariose et au mildiou, principaux parasites rencontrés en Anjou, limitant l’usage des pesticides tout en offrant une excellente productivité. Les schémas d’inscription au catalogue officiel des variétés et de production sont en cours et la création se poursuit. – Sélection pour le topinambour, d’une variété violacée plus ronde et plus facile à commercialiser et d’une variété blanche plus aisée à utiliser dans la 5e gamme. La production de ces nouvelles variétés se met actuellement peu à peu en place.- Concernant la chicorée cornet d’Anjou, plusieurs lignées s’annoncent prometteuses, même si un long travail de sélection reste à réaliser avant d’envisager l’inscription des premières variétés d’ici quelques années. Les études sont encourageantes pour cette espèce traditionnelle originale. « Sans cette étude, nous n’aurions jamais pu imaginer pouvoir lancer un processus d’amélioration variétale de cette ampleur en France en si peu de temps, souligne Jacky Brechet, responsable technique à Fleuron d’Anjou et expert au sein d’un comité échalote, sous l’égide du ministère de l’Agriculture français. Il est aujourd’hui indispensable de transformer l’essai, de mettre en valeur cette biodiversité et de traduire ces nouvelles connaissances en variétés viables sur le terrain de la production et de la commercialisation, il faut que les producteurs s’en emparent ».
A propos de VEGEPOLYS
Labellisé « pôle de compétitivité à vocation mondiale » en 2005 et confirmé en 2008, VEGEPOLYS démontre depuis 5 ans sa capacité à rassembler, fédérer chercheurs et entreprises pour faire éclore des projets de recherche répondant à des attentes sociétales, inscrits dans son contrat de performance : favoriser la création et la production de végétaux favorables à la biodiversité, à l’environnement et à la santé.Avec ses 8 filières (l’horticulture ornementale, l’arboriculture & maraîchage, les semences, la viticulture, les plantes médicinales, les champignons, le cidre et le tabac), VEGEPOLYS, pôle de compétitivité à vocation mondiale, confirme depuis 2005 une position de leader en Europe par sa capacité et son expertise en production, ainsi que par la présence de toutes les filières du végétal spécialisé et d’un pôle de formation et de recherche de haut niveau. Ce sont également de nombreux programmes de recherche et notamment 80 projets labellisés représentant des investissements près de 40 millions d’euros dans des projets coopératifs dont 18 millions proviennent de fonds publics (Etat et collectivités territoriales). Sur ce territoire, on compte 4000 entreprises, représentant aujourd’hui plus de 25 000 emplois, 420 chercheurs ou enseignants chercheurs et 2 500 étudiants dans 25 formations supérieures y font naître de nouvelles technologies. Mise en réseau des entreprises, recherche et formation, VEGEPOLYS joue un rôle central en facilitant les échanges, en favorisant l’ouverture internationale, en mutualisant les moyens pour innover plus vite et augmenter la compétitivité des entreprises du végétal.