Sur la piste du loup…

Il y a quelques semaines, Hervé Ortega nous avait fait l’amitié de partager ses photos et ses impressions lors de sa rencontre avec les loups. https://www.lejournalnature.com/ljnblogmain/?p=138

En ce début d’hiver et de neige, il est retourné dans « sa » montagne avec toujours l’espoir de LA rencontre. Il n’a pas vu le loup, cette fois, mais …

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Ce matin là, la neige venait de cesser de tomber et le ciel parsemé de quelques nuages semblait promettre une belle journée ensoleillée. Je décidais d’aller observer une zone de montagne où les chamois se trouvent en abondance pour le rut, pas très loin du territoire où se tient la meute de loups la plus importante de France. Après 1h30 d’ascension rendue difficile par une couche de neige fraîche, j’arrive sur les places de rut. Dés mes premières observations m’étonne de voir les chamois très en hauteur au lieu de leur place habituelle. Immédiatement et par expérience, je sens que quelque chose ne va pas. L’hypothèse d’une prédation me traverse l’esprit. Je continue de grimper en direction des chamois, hors chemin, m’attaquant à une forte pente. La neige est immaculée, aucune trace n’est visible. Une heure s’écoule dans le silence feutré du paysage enneigé. Je suis soudain alerté par le festoiement en contrebas d’un groupe de corbeaux, et je pars dans leur direction. En approchant de l’emplacement du festin je m’aperçois que la neige n’est plus vierge, mais foulée de partout. Elle a pris une forte teinte rouge. Je finis par apercevoir une carcasse à la jumelle, mais je ne descends pas dessus tout de suite. Je préfère d’abord contourner cette cuvette en essayant de relever des indices ou de voir quelque chose. Rien… Je m’approche donc de la carcasse qui s’avère être un chamois. Des morceaux de peau… Des touffes de poil de-ci, de-là. Pas de prédateurs aux alentours. Deux traces bien distinctes et bien droites partent dans la direction de la ligne que j’ai empruntée un peu plus tôt, sur un travers pentu à quelque distance. Je suis enthousiasmé et je suis cette piste fraiche. Lorsque je croise mes propres traces, le doute s’installe en moi. Ces loups ont pu partir en sentant ma présence et passer dans mon dos sans que je les voie. Le temps se gâte mais je décide de continuer. Au bout d’une heure, toujours suivant ces deux traces progressant côte à côte dans une piste très droite, je n’y vois plus rien. Le brouillard est épais et la neige n’est plus très loin. Je suis seul et déjà engagé dans une pente enneigé très abrupte. Je me dis qu’il vaut mieux ne plus trop prendre de risque et c’est à contre-coeur que je me décide à redescendre. Je regrette encore mon départ car je savais qu’il restait deux gigots à terminer sur la carcasse ! Forcément, ils ont dû revenir, mais le mauvais temps ne m’a pas permis de rester seul en ces lieux isolés.

A quand la prochaine rencontre ?

Hervé Ortega

Pour en savoir plus sur le parcours et les engagements d’Hervé Ortega :

www.animal-photo-nature.com

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