Le 12è Festival de la Photo Animalière et de Nature de Montier-en-Der est à peine terminé que l’AFPAN – son organisateur – pense déjà à l’édition 2009.
Pour les visiteurs tout autant que pour les participants aux concours, un année paraît interminable. Et pourtant, ces 12 mois passeront très vite pour l’équipe du festival, composée en majorité de bénévoles qui donnent leur temps et leur énergie afin que cette « mecque de l’image de nature » soit toujours la grande fête appréciée par tous ceux dont la photographie de nature constitue la passion ou même la raison de vivre.
« Chasseur d’Images » avait rendu un hommage mérité et original à tous ces anonymes, sous forme de bannières de portraits affichés tout au long de l’allée d’accès à la billetterie du COSEC.
Cette année, le Festival comptait une journée de plus que les éditions précédentes. Cette journée fut apprécié de tous car elle permit d’étaler les visites tout en permettant d’enrichir le cycle des conférences, dédiées aux écoles ou ouvertes à tous les publics.
Malgré une météo peu propice à mettre le nez dehors, la fréquentation fut encore plus forte que lors des éditions antérieures. Les nombreux sites du festival, répartis entre plusieurs quartiers de la petite ville, méritent un temps de visite non négligeable : repérer les lieux d’expositions, prendre la route qui mène d’un emplacement à l’autre, trouver une place au milieu des files de véhicules posés sur les allées et trottoirs, tout cela ne se fait pas en une demi-journée. Il est vivement conseillé de prévoir un minimum de deux journées pour faire le tour des stands sur lesquels on admire et on discute, pour essayer le dernier reflex des grandes marques ou le gros télé stabilisé qu’on ne pourra certainement pas s’offrir par les temps qui courent, mais qu’on aura eu le plaisir de tenir en main et qui fera longtemps rêver…
Et puis il y a les grues. Pas celles qui regardent de haut les immeubles, mais les grues cendrées qui ont trouvé depuis bien longtemps une étape de migration idéale sur le Lac du Der. Vers 16h, juste avant que le soleil ne décline, elles reviennent des cultures alentours où elles ont recherché leur pitance quotidienne pour se reposer en sécurité sur les reposoirs et les zones de quiétude qui leur sont réservées sur cette immensité d’eau et de boue. Sur quelques kilomètres de digue, les passages sont guettés par l’oeil des photographes mués en cyclopes des temps modernes. Avec un peu de chance, si le crépuscule est clément côté nuages et illuminé des lueurs d’un soleil couchant mêlant l’orange au bleu saturé, ce sont de très belles images qu’ils ramèneront à la maison.
Montier et son festival, c’est aussi l’occasion de mille et une rencontres. Les habitués des forums de photographie animalière, qui bien souvent ne se rencontrent que par pseudo interposé et ont pourtant conversé durant des mois, font enfin connaissance autour d’un stand d’association, au resto du festival, à l’hébergement du soir ou autour des ouvrages de la librairie.
Lorsque l’heure est venue de proclamer les résultats et d’appeler les gagnants à la tribune, nulle jalousie. Bien sûr, ceux qui ne monteront pas sur l’estrade seront un peu déçus, mais la quasi totalité d’entre eux reconnaitront le talent des vainqueurs. Les prix sont certes sympathiques, mais aucun d’entre eux ne justifie de sordides querelles d’intérêt. La vraie victoire est d’être reconnu par un jury de personnalités et de photographes de renom, et de voir sa photo admirée, récompense d’innombrables heures passées en immersion dans la nature.
Faire rêver tout en faisant prendre conscience de la fragilité des écosystèmes, permettre les échanges et les rencontres, récompenser les efforts, diffuser la connaissance, c’est tout celà qui fait le festival et explique que les amoureux de nature et d’image, tout comme les grues cendrées, migrent vers Montier chaque année à l’orée de l’hiver.
Rendez-vous fin Novembre 2009 ! D’ici là, à vos boitiers et révez à la photographie qui vous trotte dans la tête et qu’un jour vous ferez …
Pierre DEMEURE
Les gagnants :


