Sydney, Australie, 20 janvier 2009 – Un groupe indépendant d’experts en droit et politique de l’Antarctique, réunis à Canberra par IFAW (le Fonds international pour la protection des animaux www.ifaw.org) le 5 novembre dernier, vient de publier un rapport qui détaille les options dont dispose le gouvernement australien pour remettre en question le programme japonais de chasse à la baleine par le biais du Traité sur l’Antarctique (STA).
« Ce rapport crée un nouveau front diplomatique et juridique pour que le gouvernement australien remette en question le programme japonais de chasse à la baleine dans l’océan austral, qui ne concorde pas avec le régime juridique de l’Antarctique, » a déclaré Don Rothwell, Président du groupe d’experts de Canberra et Professeur de Droit international de l’Université nationale australienne.
En vertu du STA, toute activité dans la région extrêmement sensible de l’océan antarctique et austral est soumise à des évaluations préalables rigoureuses de l’impact environnemental avant de pouvoir être mise en œuvre. Ces activités englobent la construction de toute nouvelle base scientifique, le tourisme et la recherche scientifique.
Bien que son programme de chasse à la baleine soit annuellement l’une des plus importantes opérations maritimes dans l’Antarctique, le gouvernement japonais ne se plie pas à cette obligation. Actuellement, les chasseurs de baleine travaillent avec des navires qui ne correspondent pas aux normes de l’Antarctique et réalisent des opérations extrêmement dangereuses, telles que de se réapprovisionner en carburant en mer. Les risques environnementaux associés à la chasse à la baleine dans l’océan antarctique ont été mis en lumière en 2007 suite à l’explosion du navire usine Nisshin Maru et l’incendie qui a suivi, ce qui aurait pu entraîner le déversement de produits chimiques et de centaines de tonnes de mazout.
« L’Antarctique et l’océan austral sont régis par l’un des régimes juridiques environnementaux les plus complets. Pourquoi la chasse à la baleine japonaise est-elle exempte de ce régime ? » demande le Professeur Rothwell.
« L’Antarctique a été désigné réserve naturelle afin de protéger son environnement exceptionnel pour les générations futures. La chasse à la baleine menée par le Japon entache déjà cet environnement, » constate le Directeur des programmes d’IFAW, Darren Kindleysides.
« Il est inexplicable et inexcusable que les chasseurs de baleine japonais soient autorisés à travailler sans devoir rendre compte de leurs actes. IFAW demande au gouvernement australien de déposer formellement une plainte lors de la prochaine Réunion consultative du Traité sur l’Antarctique qui se tiendra aux États-Unis au mois d’avril, » déclare M. Kindleysides.
Le rapport du groupe d’experts de Canberra vient corroborer certains avis juridiques antérieurs, requis par IFAW, qui concluaient que le gouvernement australien pouvait poursuivre le Japon devant la Cour internationale de Justice ou le Tribunal international du droit de la mer afin de remettre en question la légitimité du programme japonais de chasse « scientifique » des baleines.
« Le gouvernement australien dispose ainsi d’une autre solution juridique et diplomatique pour arrêter le programme illégal, inhumain et inutile de chasse à la baleine mis en place par le Japon. Le gouvernement doit veiller au respect des lois internationales, respecter ses promesses électorales et mettre un terme une fois pour toutes au programme nippon de chasse à la baleine, » conclut M.Kindleysides.
IFAW